Qui ne dit mot consent
En consultation conjugale je me trouve régulièrement devant un mur… de silence de l’un ou l’autre des conjoints.
C’est d’ailleurs l’une des raisons fréquentes de consultation ou l’une des plaintes évoquées dès le premier entretien.
« Il/elle ne dit rien » « Je dois lui tirer les vers du nez » « Son silence me rend fou/folle » « Je le/la harcèle sans cesse pour savoir ce qui se passe dans sa tête » « De toute façon dans sa famille, ils ne se parlent pas ». Et souvent l’autre convient : Il/elle ne dit rien ; Il/elle ne sait pas parler pour ne rien dire. Point. Sans plus d’explication. C’est un état de fait. Pas à se justifier. Parfois un « De toute façon il/elle parle pour deux » va se glisser dans l’échange.
Dans l’équilibre de ce déséquilibre, qui devient insupportable (car plus l’un parle et plus l’autre se tait, et inversement) je vais m’immiscer, et permettre au silencieux d’avoir l’espace nécessaire pour se dire. Espace qu’il/elle saisira ou pas.
Yves-Alexandre Thalmann (auteur de « S’affirmer même si on manque de confiance en soi ») disait en conférence que l’aisance était du côté de ceux qui savaient parler et pas de ceux qui savaient se taire.
Fréquemment j’en appelle alors au silence de celui qui sait parler, pour donner le temps suffisant à celui qui a pris l’habitude de se taire d’oser exprimer qui il/elle est. Et je rappelle que s’il/elle ne dit rien, il/elle donne plein pouvoir à l’autre (de prendre une décision, de se laisser interpréter…) ou qu’il/elle laisse l’autre en grand désarroi et questionnement en ne se positionnant pas à haute voix (par rapport aux sentiments éprouvés, à l’éducation des enfants, aux projets de vacances, de couple…)
Petit jeu : quelle phrase pourrait vous accompagner dès ce début d’année 2020 ?
Le silence est d’or ?
Qui ne dit mot consent ?
Communiquer sert à partager un commun ?
Mes meilleurs vœux d’expression à chacun/chacune !
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